Retour sur le webinar Apprendre à apprendre du 08/12/2020
À travers l’utilisation de la plateforme GERIP Compétences, élaborée par des experts en sciences cognitives.
Intervenant Philippe REVY, orthophoniste, formateur en neurosciences, fondateur de GERIP
Développement des fonctions cognitives

Les circuits d’apprentissage suivent dans le cerveau des processus de mieux en mieux identifiés. Pour chaque situation d’apprentissage, un apprenant doit d’abord traiter une ou plusieurs information(s) de son environnement. Les organes sensoriels transmettent des informations traitées ensuite grâce à un éventail de fonctions cognitives.
En premier lieu, la perception et l’attention sont mobilisées par l’apprenant pour sélectionner les informations, maintenir l’attention dans le temps et la partager entre plusieurs sources d’information venant notamment des 5 sens comme la perception visuelle et la perception auditive. Puis, ces perceptions vont être traitées. L’attention est nécessaire.
En effet, des informations sont traitées et d’autres sont ignorées car non pertinentes pour la tâche à accomplir. Cette tâche est encore plus difficile à effectuer dans le monde actuel où le cerveau est très stimulé par quantité d’informations.
L’apprenant doit donc sélectionner les informations les plus intéressantes à retenir et avoir des capacités de flexibilité et d’inhibition pour pouvoir en oublier certaines.
En deuxième lieu, l’attention est liée aux différents types de mémoire. La mémoire visuelle, la mémoire auditive, la mémoire verbale, la mémoire de travail permettent de traiter et de manipuler les informations en temps réel tout au long de la tâche.
La mémoire à long terme permet d’enregistrer et de retrouver des connaissances ainsi que des procédures.

Le visuo-spatial
Le visuo-spatial est la quatrième fonction cognitive qui permet à l’apprenant de se repérer dans l’espace et le temps. On parle de dyspraxie quand l’apprenant rencontre des difficultés de motricité fine, de planification de tâches et de repérage dans l’espace.

La logique
Puis, la logique fait référence à la cognition mathématique. On parle de dyscalculie quand l’apprenant rencontre des difficultés dans le raisonnement logique, la capacité à dénombrer, à évaluer une quantité, à comprendre le système numérique décimal, à effectuer des calculs de base.

Le langage oral
Le langage oral permet à l’apprenant de comprendre et de s’exprimer à l’oral. C’est le socle de la vie sociale et professionnelle. On parle de dysphasie quand l’apprenant rencontre des difficultés dans le lexique, la syntaxe et à construire oralement des courts messages pour faire passer une idée.

Le langage écrit
Le langage écrit lui permet à l’apprenant de décoder ce qu’il lit, de comprendre ce qu’il lit et d’écrire. Toutes les tâches comme la lecture doivent être automatisées pour pouvoir se concentrer sur la compréhension. Une personne en situation d’illettrisme rencontre des difficultés à comprendre un texte car la difficulté de décodage des mots provoque une surcharge cognitive nuisant à la compréhension.
En dernier lieu, les fonctions exécutives sont nécessaires à l’apprenant pour effectuer une succession de tâches dans un ordre adapté, pouvoir planifier et changer rapidement de stratégie. C’est le fait de combiner plusieurs tâches pour arriver à un but précis et s’adapter à une situation nouvelle.
Ces 8 fonctions cognitives sont le socle des savoirs de base en français et mathématiques qui eux-mêmes sous-tendent des compétences professionnelles.
Par exemple, un carreleur peut être expert dans la pose du carrelage en maîtrisant les bons gestes professionnels.
Cependant, en amont, ses savoirs de base sont sollicités pour calculer la surface de la pièce. Pour être en mesure de calculer la surface de la pièce, le carreleur fait notamment appel aux fonctions cognitives visuo-spatiales et de la cognition mathématique.
Ainsi, les compétences professionnelles, les savoirs de base et les fonctions cognitives sont liés. Apprendre, c’est donc utiliser 8 domaines cognitifs pour acquérir des savoirs de base et des compétences professionnelles.
Ainsi, selon l’âge, les capacités ou les difficultés rencontrées, le projet professionnel de l’apprenant, les fonctions cognitives seront évaluées.
Il est impératif de s’appuyer sur une évaluation fine avant de proposer une formation ou une remédiation sur mesure. Par exemple, à travers la plateforme GERIP Compétences, deux évaluations sont recommandées :
- Le profil cognitif et linguistique (PCL) qui permet de positionner l’apprenant sur les 8 fonctions cognitives.
- L’évaluation des savoirs de base qui permet de positionner l’apprenant sur le français, les mathématiques notamment pour valider des acquis ou voir si l’apprenant est en situation d’illettrisme.

Après ces deux évaluations effectuées, le formateur peut prescrire un parcours sur-mesure qui est généré de manière automatique par rapport aux résultats des évaluations, ce qu’on appelle de l’adaptive learning. Ainsi, les besoins, les comportements et les circuits d’apprentissage de chaque apprenant sont pris en compte et valorisés.
Le but étant de s’appuyer sur les circuits d’apprentissage propres à chaque apprenant.
L’utilisation des points forts de l’apprenant permet un gain en temps et en efficacité pour la formation et de redonner confiance à l’apprenant, susciter son engagement en révélant ses circuits préférentiels d’apprentissage et ses talents.
Apport des neurosciences pour apprendre à tout âge - Développer les fonctions cognitives
Apport des neurosciences pour apprendre à tout âge
Apprendre se situe au carrefour des domaines cognitifs, socio-culturels, pédagogiques, émotionnels et affectifs. Des outils numériques bien construits permettent de mieux cerner le profil cognitif, d’évaluer les savoirs de base, de valoriser les acquis pour proposer des formations adaptatives et sur-mesure efficaces grâce notamment à l’intelligence artificielle.
La conjonction des neurosciences et des solutions numériques, permettent d’améliorer l’efficacité des dispositifs de formation tant en présentiel qu’à distance. Cependant, l’humain doit rester au cœur de tout dispositif d’apprentissage. Les relations de l’apprenant avec le formateur et les autres apprenants sont importantes pour susciter son engagement, sa motivation et la réalisation de son projet professionnel.
Quel est lien de GERIP Compétences avec la certification CléA ?
- La plateforme GERIP Compétences est un outil pour préparer les candidats à la certification CléA à travers des tests de pré-diagnostic CléA et des parcours de formation sur les domaines à travailler.
L’éditeur GERIP du Groupe Humensis n’est pas un organisme habilité évaluateur CléA.
Quel est le niveau d’informatique nécessaire pour utiliser la plateforme GERIP Compétences ?
- La plateforme GERIP Compétences est accessible aux personnes débutantes en informatique. La majorité des consignes sont sonorisées, des correspondances sont établies avec la barre espace pour passer à l’item suivant et des options sont personnalisables (fonction zoom, couleurs de l’écran, choix de la police).
Au départ, il est conseillé d’organiser une prise en main de la plateforme avec les formateurs pour que l’apprenant sache cliquer sur un exercice, cliquer sur la page entrée pour inscrire les réponses. Puis, une évaluation peut être prescrite à l’apprenant pour évaluer ses compétences informatiques.
En fonction de ses résultats, les activités du module CléA-Inclusion numérique peuvent être prescrites : savoir allumer l’ordinateur, savoir utiliser la souris, ouvrir une pièce-jointe, etc.
Pourquoi les évaluations sont-elles chronométrées ?
- Dans les temps, il est nécessaire de distinguer les temps mesurés des exercices reliés à un parcours ou au catalogue et des temps normés des évaluations étalonnées. La notion de temps est nécessaire dans les évaluations, car les temps de réalisation des exercices sont très prédicteurs du niveau cognitif de l’apprenant.
En effet, il y a beaucoup de tâches cognitives qui doivent être automatisées. Par exemple, si la lecture d’un mot est automatique pour une personne, elle peut se concentrer sur la compréhension. En revanche, une personne en difficulté passera plus de temps au décodage et comprendra moins bien le mot.
Par cette évaluation, le formateur pourra savoir si cette fonction cognitive est automatisée chez l’apprenant, en cours d’acquisition (réponse juste, temps long) ou à acquérir (réponse erronée , temps long).
On répond à vos questions
Vous étiez nombreux à nous poser des questions, lors du webinaire “Apprendre à apprendre pour accompagner les publics en difficulté d’apprentissage”. Vous trouverez ici une synthèse de nos réponses !
Et la suite ?
Le prochain webinaire portera sur le blended-learning avec l’intervention d’une formatrice du centre de formation Laser courant janvier 2021.