La lutte contre l’illettrisme : un enjeu pour l’insertion professionnelle

Depuis 2016, 51% des personnes en situation d’illettrisme ont un emploi (Enquête Information et Vie Quotidienne, ANLCI[1] – Insee[2].

De nombreuses actions sont mises en œuvre afin d’accompagner les personnes concernées par l’illettrisme dans leur emploi.

L’illettrisme se résume au déficit de connaissances de base telles que la lecture, l’écriture ou le calcul malgré le fait que les personnes aient déjà été scolarisées. Ces compétences de base sont indispensables dans la vie quotidienne. D’après l’ANLCI, en France Métropolitaine c’est 7% des personnes âgées de 18 à 65 ans qui sont concernées, soit 2,5 millions de personnes. 60% sont des hommes et 40% des femmes. L’illettrisme peut se manifester sous des formes diverses. Il peut s’agir, à titre d’exemple, de l’incapacité d’utiliser un appareil, de lire une notice ou un livre, de calculer une somme d’argent reçue, de communiquer correctement avec les personnes présentes dans son environnement ou de se repérer dans le temps et l’espace. Ces difficultés ont à la fois un impact pour les concernés dans leur vie personnelle, citoyenne et professionnelle que pour la société.

Les causes de l’illettrisme sont multiples et tournent autour d’axes socio-culturels, affectifs ou professionnels pour l’ANLCI et l’IPI (Information Prévention Illettrisme). L’individu n’a pas pu suivre le même rythme d’apprentissage que les autres lorsqu’il était scolarisé, a vécu des situations familiales ou personnelles difficiles (ex : maladies, situation financière précaire). Pendant longtemps, il n’a pas eu besoin d’avoir recours à l’écrit, à l’oral ou au calcul dans sa pratique professionnelle ce qui provoque chez lui une rupture par rapport aux avancées technologiques actuelles qui demandent au minimum une maîtrise de base de ces capacités. Le manque de pratique prolongée de compétences déjà mal acquises au départ creusent les écarts avec le temps.

Une personne en situation d’illettrisme dispose d’un manque d’autonomie au quotidien. Des actions sociales telles que suivre le bon déroulement de la scolarité de ses enfants ou participer à la vie de sa municipalité lui sont difficiles.

Dans son milieu professionnel, les changements de postes et d’environnement de travail sont moins fréquents par crainte de sortir d’une zone de confort et de ne plus rien maîtriser. Avec un niveau d’information différent que les autres (ex : incapacité de lire consignes de sécurité), l’exposition aux dangers est plus grande (Laboratoire Coactis pour la mission illettrisme, 2019). Pour les jeunes en situation d’illettrisme, il est également difficile d’obtenir des contrats d’apprentissage, difficulté renforcée par une forte possibilité de rupture de contrat (Rapport de la mission relative à la lutte contre l’illettrisme, 2019). Ainsi, l’évolution professionnelle des salariés en situation d’illettrisme est impactée. Pourtant, 51% des personnes en situation d’illettrisme exerce une activité professionnelle. Le monde du travail et de la formation professionnelle est donc concerné par la lutte contre l’illettrisme et joue un rôle essentiel.

Le gouvernement français s’emploie à renforcer les mesures de lutte contre l’illettrisme et des actions sont multipliées sur tout le territoire. En juin 2019, la ministre du travail Muriel Pénicaud initiait «  la mission relative à la lutte contre l’illettrisme » avec pour objectif le recul du taux d’illettrisme parmi les salariés et les demandeurs d’emploi. La mission relève l’importance de cette lutte et justifie la nécessité du  Plan d’Investissement dans les Compétences (PIC) prévu sur la période 2018-2022 pour aider les jeunes et demandeurs d’emploi en situation d’illettrisme. Du 7 au 13 septembre 2020,  la 7ème édition des JNAI, mises en place sous l’égide de l’ANLCI, sensibilisera sur la non-fatalité de cette singularité et communiquera les informations qui existent afin d’en sortir à tout âge. C’est l’occasion de mettre en place des débats, témoignages, ou des manifestations autour de cette problématique.

Les personnes en situation d’illettrisme exerçant déjà une activité professionnelle peuvent compter également sur certains organismes comme  #StopIllettrisme. C’est un réseau d’entreprises solidaires créé en 2013 pour lutter contre cette singularité dans le monde du travail. Les entreprises adhérentes s’engagent à fournir des formations professionnalisantes et certifiantes aux salariés concernés. Un tuteur et un formateur sont disponibles afin d’accompagner le salarié en difficulté d’apprentissage. Il existe aussi d’autres réponses comme l’obtention du certificat CléA.

Le certificat CléA s’impose comme une des solutions pour lutter contre l’illettrisme, s’adressant prioritairement aux publics peu qualifiés ou éloignés de l‘emploi. Une enquête menée par CertifPro en 2019 montre que 86% des inscrits soumis à l’évaluation préalable valident les 7 domaines du certificat CléA à plus de 50%. Reconnu des employeurs sur tout le territoire français, il permet de renouer avec les bases nécessaires à l’exercice du métier choisi, quel qu’il soit, et par conséquent de développer son employabilité.

C’est dans cette optique que la plateforme GERIP Compétences propose plus de 5000 exercices, développés dans une pédagogie fondée sur les sciences cognitives. Le module d’entraînement CléA de GERIP Compétences est basé sur les 7 domaines du référentiel CléA, personnalisable, et adaptable au parcours de chaque apprenant.

Les activités s’inscrivent dans une démarche simple et ludique qui renforce la motivation de ce dernier. L’apprenant distingue ses compétences de celles à acquérir grâce au test de positionnement prescrit dès le début par le formateur. Le formateur dispose également d’un espace dédié afin de suivre la progression des apprenants. Ce certificat présente de nombreux avantages : l’individu se sent plus valorisé car ses propres compétences sont mises en avant dès le départ. Réel passeport pour l’emploi, l’obtention du certificat CléA constitue un élément déclencheur qui permettra à la personne en situation d’illettrisme de progresser seule par la suite dans sa carrière professionnelle et dans sa vie personnelle.